Dossier : Les couverts végétaux en grandes cultures : Progresser grâce au collectif
3,25 €
Auteur : POUPEAU Jean-Martial,RIVRY-FOURNIER Christine
Revue :
BIOFIL (
), N° 154 | p. 18-27
Editeur : ÉDITIONS FITAMANT
Les couverts végétaux permettent de limiter l’érosion, d’améliorer la fertilité des sols et la nutrition des cultures, etc. Certains agriculteurs cherchent à optimiser leurs couverts en travaillant en collectif. Mickaël Geloen, ingénieur Développement chez Terres Inovia, rappelle les intérêts des couverts pour structurer et nourrir le sol et pour étouffer certaines adventices (avec un taux de couverture minimum de 85% pour 3 tMS/ha) ; il précise que la destruction du couvert avant sa floraison permet de limiter l’immobilisation d’azote. Le GIEE Innov Bio 58, composé de 25 agriculteurs bio principalement situés dans la Nièvre, a confirmé l’intérêt du trèfle violet, implanté sous couvert de céréales au printemps. Le trèfle est semé à la volée (10 à 15 kg/ha) et permet une restitution azotée de 30 à 40 unités (méthode Merci). Le trèfle s'est montré particulièrement efficace avant une culture de pois chiche, dans un contexte où la nodosité fixatrice d’azote du pois chiche n’existe pas dans les sols de Bourgogne. Un couvert multi-espèces a été développé par le GIEE Innov Bio 58 et le GIEE Magellan : le mélange « Magellan Innov Bio ». Le programme « Couverts et compagnie », piloté par la Maison de la Bio de Charente (MAB 16), regroupe 12 agriculteurs bio (maraîchers et céréaliers) qui mettent en place des expérimentations sur les couverts végétaux, d’hiver (mélanges avec crucifères, légumineuses, et/ou graminées) ou de printemps (trèfle violet), avec une compensation de 2000 €/an financée par la Région. Le groupe Dephy ABC Gers, composé de 13 fermes céréalières bio, travaille sur la fertilité des sols dans des systèmes à bas intrants, notamment grâce aux couverts végétaux d’hiver ; deux mélanges sont particulièrement plébiscités : féverole/phacélie et moutarde/phacélie/vesce d’hiver. Au niveau du matériel agricole, Claire Georges, animatrice grandes cultures à Bio du Gers, met en avant l’efficacité d’un broyeur et/ou d’une fraise rotative pour la destruction des couverts. Deux membres du groupe d’échanges TCS Bio 85 (Vendée) témoignent de l’intérêt de la fraise rotative : Jean-François Ménard, du GAEC des Portes, et Cyril Routchenko, du GAEC l’Ouche du Puits. Le passage de la fraise est lent (2 ha/h), mais détruit le couvert en un seul passage, avec néanmoins un risque de lissage à prendre en compte.