Contaminations au prosulfocarbe : La situation des producteurs bio se détériore
Le prosulfocarbe, aujourd’hui l’herbicide le plus utilisé en France, notamment pour traiter les céréales, contamine régulièrement des cultures non cibles comme le sarrasin (dont 40% est en bio) qui, pour être à maturité, est récolté en automne, bien souvent au moment des traitements chez les agriculteurs non bio.
Depuis quatre ans, les producteurs bio interpellent les différents ministres de l’Agriculture et l’Anses sur les risques de contamination associés au prosulfocarbe, ainsi que sur les pertes financières engendrées. Malgré cela, l’autorisation de la molécule n’est pas remise en question et aucun agriculteur n’a été indemnisé. De son côté, la FNAB va poursuivre ses actions juridiques, engagées avec Générations Futures depuis 2023, pour faire interdire la molécule.
Cette année, la FNAB a collecté des données auprès des organismes certificateurs et de quelques collecteurs. Ainsi, depuis 2018, plus de 400 récoltes biologiques ont été contaminées par du prosulfocarbe. Sur les cinq organismes collecteurs enquêtés, on comptabilise, entre 2020 et 2022, 140 fermes touchées pour plus de 550 tonnes de sarrasin et une perte estimée à 550 000 euros. Et l’année 2024 s’annonce très mauvaise. La moitié du sarrasin bio n’était pas récolté en octobre 2024 à cause de la pluie, alors que l’essentiel des traitements au prosulfocarbe avaient déjà eu lieu.
Date : 27 novembre 2024 Source(s) : https://www.fnab.org/