Alors que le gouvernement a remis le 21 octobre au Parlement son rapport sur le bilan de l’expérimentation nationale sur l’affichage environnemental, qui s’est déroulé de juillet 2011 à juillet 2012, les députés de la commission du développement durable ont conduit leurs propres travaux sur le sujet. Globalement, les deux élus, Sophie Errante et Martial Saddier, tirent les mêmes conclusions que le gouvernement sur ce dispositif. Ils demandent que l’expérimentation soit poursuivie avec des entreprises volontaires, en attendant les conclusions des travaux européens, dans lesquels la France doit essayer d’imposer son savoir-faire sur l’affichage environnemental.
Cependant, l’expérimentation d’un an, menée par 168 entreprises ou groupements d’entreprises volontaires, a montré l’ampleur et la complexité du chantier qu’il reste à accomplir. Les obstacles observés sont avant tout d’ordre méthodologique.
De ce fait, les députés estiment que les marges d’incertitude de l’ACV sont estimées entre 30 % et 40 %. Le bureau européen des consommateurs recommande d’ailleurs de ne pas utiliser l’ACV à des fins d’affichage environnemental pour le moment.
Tous les observateurs reconnaissent que, pour l’instant, l’affichage environnemental sert davantage à améliorer les performances environnementales des entreprises plutôt qu’à éclairer le consommateur.
Les députés préconisent donc de poursuivre les travaux français en vue de mettre à disposition des entreprises des outils « gratuits, simples et fiables », indispensables notamment pour les PME et TPE, qui risqueraient d’être pénalisées par le coût des ACV. Les auteurs rappellent que la finalité de l’affichage « doit rester le consommateur » et préconisent donc un affichage graduel, plutôt que de fournir d’un seul coup une information complexe et peu compréhensible.
Source : Actu-environnement.com, 21 nov. 13