Dans une publication récente du 15 février, des chercheurs de l’Institut fédéral suisse de technologie (ETH) de Zürich, sous la direction du Dr Angelika Hilbeck, confirment les résultats d’une étude précédente selon lesquels, dans les tests de laboratoire, la toxine insecticide Cry 1Ab de la bactérie du sol Bacillus thuringiensis (Bt), dans sa version produite par les maïs génétiquement modifiés (GM) Bt tels que le MON810, augmente la mortalité chez les jeunes larves de coccinelle (Adalia bipunctata). Celles-ci font partie des organismes non-cibles, c’est-à-dire censés ne pas être affectés par ces maïs GM et la toxine qu’ils produisent.
Cette première étude, publiée en 2009, et qui avait conduit le gouvernement allemand, au printemps de cette même année, à interdire la culture commerciale du maïs MON810, a fait l’objet d’une attaque en règle par des partisans des OGM au sein de la revue scientifique « Transgenic Research » (2011) allant jusqu’à qualifier l’étude de Hilbeck et coll. de « pseudo-science ».
Non seulement la nouvelle étude suisse confirme la première, mais leurs auteurs ont également élucidé la raison pour laquelle la contre-étude de 2011 avait conduit à des conclusions opposées : les protocoles qui ont été utilisés sont conçus de telle sorte qu’ils ne permettent même pas de mettre en évidence un effet négatif clair de la toxine Bt Cry 1Ab produite par le maïs MON810 lorsque l’organisme testé est pourtant l’organisme ciblé par cette toxine, à savoir les larves de la pyrale du maïs.
Contacts : Dr Christian Vélot, Université Paris-Sud 11, vice-président d’ENSSER, 06 70 34 78 45, christian.velot@u-psud.fr
Source : Communiqué de presse de European Network of Scientists for Social and Environmental Responsability, 29 fév. 12 ; Sciences citoyennes, fév. 12