Les brèves d'ABioDoc

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États-Unis : Des papillons OGM

Le ministère de l’Agriculture des États-Unis (APHIS - USDA) vient de conduire une étude d’impact environnemental suite à la demande, en 2011, de l’entreprise Oxitec, de lâcher dans l’environnement, à titre expérimental, un papillon génétiquement modifié (Plutella xylostella, OX4319), parasite important des choux, colzas et autres plantes de la famille des Brassicacées. Cette étude est désormais mise en consultation, et quelques ONG (GeneWatch, Center for Food Safety, et d’autres...) dénoncent une étude d’impact globalement incomplète.

Oxitec, une entreprise britannique liée à Syngenta, a développé une technologie brevetée, qui entraîne chez les insectes génétiquement modifiés, une descendance incapable de se reproduire.

GeneWatch, une ONG particulièrement vigilante sur le dossier des insectes transgéniques, met en exergue « plusieurs préoccupations sérieuses » qui ont été négligées dans cette évaluation. Tout d’abord, l’ONG note que pour fonctionner, la proportion de mâles GM devrait être de 10 pour une femelle sauvage. Une proportion encore plus importante que celle nécessaire pour que le moustique transgénique d’Oxitec puisse espérer combattre la transmission du virus de la dengue.

Un des risques est que ces plantes de la famille des Brassicacées, contaminées par ces larves génétiquement modifiées mortes, soient consommées par de nombreuses espèces, dont les humains, intentionnellement ou non. Or, il existe des études qui montrent que la protéine exprimée par ce papillon GM peut avoir des effets nocifs sur les souris, notamment au niveau neurologique.

Un autre risque, non spécifique à ce papillon, est le fait que la disparition, complète ou partielle, de ce parasite laissera la place à d’autres.

Un troisième risque, lui aussi déjà mis en avant dans le cadre du moustique transgénique, est lié à l’utilisation d’un antibiotique utilisé pour élever les papillons GM en laboratoire. Ceci, estime GeneWatch, pourrait encore augmenter la résistance aux antibiotiques via les bactéries intestinales.

En conclusion, GeneWatch souligne qu’il n’existe aucun cadre réglementaire spécifique concernant les lâchers d’insectes génétiquement modifiés. Et que les insectes posent de gros problèmes de dispersion… Les insectes GM sont censés mourir avec les premiers gels hivernaux, mais il est évident que certains trouveront refuge dans des milieux plus cléments où ils survivront (intérieurs, zones tempérées après transport dans des camions…).

Lien : http://www.infogm.org/5732-etats-unis-bientot-des-papillons-ogm-pour-sauver-les-choux-et-les-colza

Date
13 octobre 2014