Une étude, parue le 3 février 2016 dans la revue Nature Plants, passe en revue une centaine d’études consacrées à l’AB ces 40 dernières années.
En compilant les données provenant de ces études, deux agronomes américains – John Reganold et Jonathan Wachter – ont comparé l’agriculture biologique à l’agriculture conventionnelle selon les 4 indicateurs de durabilité retenus par l’Académie nationale des sciences américaine : la productivité, l’impact environnemental, la viabilité économique et le bien-être social.
Conclusion des auteurs : Sur la base des données actuelles, bien que les systèmes en agriculture biologique produisent des rendements plus faibles qu’en agriculture conventionnelle (de 8 à 25 % mais avec des résultats qui dépendent énormément des cultures, des pratiques agricoles et du climat), les systèmes bio sont plus rentables et respectueux de l’environnement, et délivrent des aliments autant ou plus nutritifs (12 de ces études relèvent des intérêts nutritionnels en faveur du bio grâce à des teneurs supérieures en vitamine C, antioxydants, omega-3, etc.) avec moins ou pas de résidus de pesticides. En outre, ils relèvent que les systèmes en agriculture bio semblent fournir de meilleurs services écosystémiques et ont des bénéfices sociaux supérieurs.
Les auteurs précisent que les fermes bio sont plus résilientes (notamment en cas de sécheresse) et présentent généralement une plus grande biodiversité, augmentant ainsi les services rendus par la nature, comme la pollinisation.
Prendre en compte les externalités négatives de l’agriculture conventionnelle et les externalités positives de l’agriculture bio dans le prix des productions permettrait d’améliorer nettement la compétitivité du bio. Ainsi, une étude a estimé que le passage à une production 100 % biologique en Grande-Bretagne ferait baisser les coûts externes de l’agriculture de 75 %, passant de 1,96 milliards d’euros par an, à 498 millions.
Les auteurs concluent que le bio devrait, à l’avenir, prendre une part plus importante dans la production agricole. Pour nourrir les 9 à 10 milliards d’habitants en 2050, plutôt que de s’intéresser à la seule question des rendements, les chercheurs proposent de lutter contre le gaspillage alimentaire, d’améliorer l’accès et la distribution des productions, d’arrêter les biocarburants alimentaires et de diminuer la consommation mondiale de viande.
Plus d'informations : http://www.natura-sciences.com/agriculture/biologique-conventionnel-comparaison922.html
Lien vers l'étude : http://www.nature.com/articles/nplants2015221