Le Haut conseil des biotechnologies a présenté en conférence de presse, le 17 janvier 2012, l’avis du Comité scientifique sur la coexistence entre les OGM et les autres productions. Certaines organisations environnementales, apicoles, et paysannes signataires considèrent que cet avis du HCB passe à côté de nombreux problèmes existant sur le terrain et ne fournit pas de réponses aux questions préalables à la réalisation d’une coexistence durable.
Outre que l’avis se fonde majoritairement sur des études financées par les firmes, il occulte gravement la problématique de l’apiculture : alors que depuis une décision de la Cour de justice de l’Union européenne de septembre 2011, le moindre grain de pollen issu de maïs Mon 810 que l’on retrouverait dans une production apicole conduirait à en empêcher sa commercialisation.
Par ailleurs, le Comité scientifique propose de tolérer 0,1% de contamination dans les semences paysannes. Or, une semence re-contaminée chaque année à un taux de 0,1 % dépassera très vite le seuil de 0,9% déclenchant l’obligation d’étiquetage OGM et les agriculteurs devront abandonner leurs variétés locales « sans OGM ». Le rapport va jusqu’à proposer de modifier la manière de calculer les contaminations, afin d’en diminuer le taux… Les auteurs du communiqué estiment que ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on arrête la fièvre.
Ils appellent le gouvernement à se donner les moyens de réaliser les études scientifiques permettant de confirmer ou d’infirmer les « doutes » persistants sur l’impact sanitaire, environnemental et économique des OGM avant d’envisager la moindre autorisation de culture.
Source : Communiqué de presse des Amis de la Terre, de la Fnab, de l’Unaf, de FNE, de la Confédération paysanne et de Greenpeace, janv. 12