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Nouvelle étude sur l’impact des pesticides systémiques

Une nouvelle étude scientifique internationale démontre l'impact des pesticides néonicotinoïdes et du fipronil, insecticide de la famille des phénylpyrazoles, sur la santé des abeilles, mais aussi celle des papillons, des vers de terre, des oiseaux ou encore des poissons.

Cette étude est une "méta-analyse" de tous les travaux scientifiques disponibles à ce jour, soit 800 études passées au crible. Il s'agit de la première du genre à être entreprise sur ces deux groupes d'insecticides neuroactifs. L'étude a été menée pendant cinq ans par un panel de 29 chercheurs internationaux "indépendants" dans le cadre d'un groupe de travail spécialisé sur ces pesticides dits systémiques, c'est-à-dire conçus pour être absorbés par les plantes. Ce groupe conseille notamment deux commissions de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dédiées respectivement à la gestion des écosystèmes et à la survie des espèces.

Les effets liés à l'exposition à ces substances « peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques », indiquent les scientifiques. Une exposition de longue durée à de faibles doses (non létales) peut également être "néfaste". "Les métabolites des néonicotinoïdes et du fipronil (issus de leur dégradation) sont souvent aussi toxiques, voire plus que les matières actives envers les organismes non cibles. Tant les composés parents que certains de leurs métabolites sont capables de persister et de s'accumuler, en particulier dans le sol, pendant des mois ou des années", expliquent-ils.

L'étude a ainsi démontré que les catégories d'espèces les plus touchées étaient les invertébrés terrestres tels que les vers de terre. Le deuxième groupe le plus touché comprend les insectes pollinisateurs (abeilles, papillons, etc.). Viennent ensuite les invertébrés aquatiques. Tandis que les vertébrés tels que les oiseaux sont "vulnérables". L'étude affirme également que les poissons, les amphibiens et les microbes sont impactés à des niveaux d'exposition élevés ou après une exposition prolongée.

Les résultats de l'étude seront publiés dans la revue Environmental Science and Pollution Research cet été.

Le 19 juin, 173 députés et sénateurs français ont déposé une proposition de résolutiondemandant au ministre de l'Agriculture d'interdire totalement l'utilisation des substances néonicotinoïdes et "d'agir auprès de l'Union européenne".

Source : www.actu-environnement.com, 2 juillet 2014