Le 6 avril, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a publié les résultats de sa dernière campagne pour mesurer, dans l’eau destinée à la consommation humaine, la présence de composés chimiques qui ne sont pas ou peu recherchés lors des contrôles réguliers (https://www.anses.fr/fr/system/files/LABORATOIRE2022AST0255Ra.pdf).
Les prélèvements ont notamment concerné 157 pesticides et métabolites de pesticides (sous-produits de dégradation des pesticides). 89 d’entre eux ont été détectés au moins une fois dans les eaux brutes et 77 fois dans les eaux traitées.
Parmi 7 composés ayant conduit à des dépassements de la limite de qualité de 0,1 µg/litre, un cas en particulier se dégage : le métabolite du chlorothalonil R471811. C’est le métabolite de pesticide le plus fréquemment retrouvé, dans plus d’un prélèvement sur deux. La campagne confirme également la forte présence de l’ESA métolachlore, métabolite du S-métolachlore retrouvé dans plus de 50% des eaux brutes et traitées. Toutefois, pour ce métabolite, les dépassements des limites de qualité sont beaucoup moins fréquentes (1.7% des cas). Cela s’explique par le fait que la limite de qualité de l’ESA métolachlore soit subitement passée de 0.1 µg/L à 0.9 µg/L lorsque l’Anses a décidé de juger ce métabolite non pertinent en septembre 2022.
Générations Futures s’alarme des résultats de cette étude et relève les dysfonctionnements dans les autorisations de pesticides.
Lien : https://www.generations-futures.fr/actualites/anses-eau-pesticides/