Les savoirs empiriques des agriculteurs
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Auteur : ASTIER Muriel
Revue :
TRAVAUX ET INNOVATIONS (
), N° 286 | p. 8-11
Editeur : TRAME (Association nationale de développement agricole et rural)
Lors d’un webinaire de l’Académie d’agriculture de France, des chercheurs et des agriculteurs ont présenté leurs réflexions sur les savoirs empiriques des agriculteurs appliqués à la transition agricole. Cet article reprend des extraits d’une intervention sur les différents types de savoirs (Doyle McKey, professeur émérite d’Écologie à l'Université de Montpellier) et du témoignage d’une agricultrice (Sarah Singla, Aveyron) sur le thème « Comment développer les savoirs empiriques dans les agricultures du monde et en France en faisant appel aux sciences molles ? ». Si on peut distinguer plusieurs types de savoirs (savoirs scientifique, empirique, local, traditionnel ou encore savoir indigène), il faut avoir en tête que la dichotomie actuelle qui oppose savoir scientifique et savoir empirique, en privilégiant le premier, est trop simpliste : chacun est porteur de divers types de savoirs et ces derniers s’hybrident. Opposer ces deux types de savoirs, pourtant souvent complémentaires, peut conduire à des politiques agricoles mal adaptées. Pour l’agricultrice qui témoigne ici, « le savoir empirique des agriculteurs, c’est la connaissance de ce qui se passe dans les parcelles, dans un contexte économique et social bien particulier […] ». Il faut des approches globales et pas seulement techniques. Les agriculteurs doivent être intégrés dans les politiques de développement agricole et dans les schémas de recherche-actions, avec une logique interdisciplinaire, plus globale. Si l’environnement et la qualité de vie ne sont pas améliorés, les connaissances acquises n’auront pas réellement servi à un développement agricole qu’on puisse vraiment qualifier de réel progrès.