Une légumineuse de niche en terres acides et saines : Le lupin ne manque pas d’atouts
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Auteur : POUPEAU Jean-Martial
Revue : BIOFIL ( ), N° 153 | p. 48-53
Editeur : ÉDITIONS FITAMANT
Même si elle reste marginale (seulement 1 041 ha en bio, en 2022), la culture du lupin présente de nombreux intérêts, agronomiques et en alimentation animale et humaine, notamment par la forte teneur en protéines de ses graines : 35 à 40 %. Le lupin est, en revanche, une culture assez sensible aux maladies et exige un sol sec et acide. Jérôme, Pierre et Sylvain Ferret, trois frères, sont associés au sein de deux EARL, à Saint-Pierre-du-Chemin (Vendée), avec 170 ha en bio et 55 ha en conversion. 10 à 15% de leur surface est semée en lupin, dans leurs sols limono-argileux ayant un pH de 6,5. Jérôme Ferret recommande de semer le lupin de printemps tôt, dès février, pour éviter la période critique chaude et sèche de juin-juillet lors de la formation du grain. Le lupin est semé à 55 g/m², en général après un couvert hivernal de moutarde. Dans le cas d’un premier semis sur une parcelle, il est conseillé une inoculation de la bactérie Bradyrhizobium lupini dans le sol, pour favoriser une bonne nodulation. Le lupin est disposé en double-rangs jumelés de 7,5 cm, espacés de 30 cm. Seuls les grands inter-rangs sont binés, à l’aide d’un tracteur guidé par GPS-RTK et d’un soc plat de 20 cm. Le rendement moyen est de l’ordre de 16 à 18 q/ha, avec des extrêmes de 3 à 36 q/ha, pour une marge brute estimée à 964 €/ha (490 €/ha de charges pour 1 454 €/ha de produits). Le lupin a été testé en association par les frères Ferret, notamment avec de l’orge de printemps (lupin à 55 g/m² et orge à 100 g/m²), pour de bons résultats. Contrairement aux Ferret, Pascal et Delphine Mornet, du GAEC l’Indomptable (Vendée), cultivent des lupins d’hiver (variété Orus), semés entre septembre et octobre, pour une productivité moyenne attendue de 20 q/ha, voire 35 q/ha s’ils mettent en place un système d’irrigation. Cyrille Blain, directeur des activités bio de Terrena, explique que la coopérative est en charge de 80 % de la collecte de lupin bio en France. Le lupin est ensuite destiné à l’industrie agroalimentaire, transformé en farine, pépites, flocons, etc.