Dominique Jacquin, dans l'Yonne : L’expérience au service de la sérénité
1,45 €
Auteur : POUPEAU Jean-Martial
Revue : BIOFIL ( ), N° 145 | p. 50-53
Editeur : ÉDITIONS FITAMANT
Dans l’Yonne, Dominique Jacquin, céréalier bio depuis près de 25 ans, se passionne pour l’agronomie. Cela lui a inspiré le système en place depuis une quinzaine d’années : jachères azotées en tête de rotation (mélange de luzerne et sainfoin ou de trèfle violet et luzerne) qui seront broyées 3 à 4 fois et qui permettent de maîtriser les adventices et d’apporter l’azote aux cultures suivantes (tout est restitué au sol), suivies par un cycle de cinq ans de cultures. En sols limoneux et argilo-calcaires, ce cycle est composé d’un blé d’hiver, d’une céréale secondaire (triticale, orge de printemps, avoine ou épeautre), d’un tournesol, puis d'un protéagineux et, enfin, d'une avoine ou d'un épeautre. En sols crayeux, la succession diffère : orge d’hiver, blé noir, protéagineux, avoine, blé noir. L’agriculteur se passe de tout apport de fertilisant (sauf un peu de patenkali et de kiésérite) du fait de la maximisation des légumineuses. Depuis trois ans, il sème le tournesol en association avec le fenugrec, ce qui lui permet d’avancer sa date de binage et de mieux maîtriser les adventices. Cette plante ne concurrence pas le tournesol pour l’eau et semble avoir un effet répulsif sur les corbeaux, les pigeons et les lièvres. Côté adventices, seule la folle-avoine se maintient. Dominique utilise un matériel récent, performant et de dimension importante du fait de son autre activité de prestataire, atout non négligeable pour mener les travaux à temps, d’autant plus que les créneaux météo sont plus courts depuis quelques années. Il privilégie le labour peu profond et la bineuse, outil le plus efficace avec des interventions curatives tardives possibles. Dominique est, cependant, préoccupé par l’évolution climatique et constate une érosion des rendements depuis 15 ans, surtout pour les protéagineux (chute de presque la moitié…). Les céréales d’hiver sont plus régulières, même si les pics de rendement observés il y a 20 ans ne se produisent plus. Il s’adapte en recentrant son assolement sur les cultures d’hiver depuis quelques années.