Le marché de la biologie de synthèse progresse vite. Les industries pétrolière, chimique, pharmaceutique sont aux premières loges du développement de cette technologie, qui promet de transformer des organismes vivants en usine à produire des médicaments, des carburants, des plastiques. La biologie synthétique va au-delà de la seule transgénèse utilisée pour les OGM. Cette technologie introduit des gènes synthétiques dans le génome d’une bactérie ou d’une algue, voire crée de toutes pièces l’ensemble du génome. Cette recherche est déjà largement sur le terrain de l’application, avec une industrie qui fabrique de l’ADN de synthèse pour créer sur mesure des algues et des microorganismes. Ces microorganismes ou algues sont par exemple capables de transformer de la biomasse en carburant.
Une coalition internationale de 111 organisations s’inquiète des risques induits par ces nouvelles technologies.
Cette coalition internationale demande un encadrement et appelle à un moratoire sur la libération et l’usage commercial des organismes synthétiques. Dorothée Browaeys, déléguée générale de Vivagora, une des organisations signataires, résume : « notre posture n’est pas de bloquer la biologie de synthèse mais de protéger la santé publique et l’environnement contre les risques liés à cette nouvelle technologie, et d’assurer que la finalité de cette recherche soit transparente et réponde à l’intérêt général ».
La fuite d’organismes synthétiques, capables de se reproduire dans l’environnement, est en particulier dans le collimateur d’ONG écologistes. Autre danger, la dissémination de virus synthétiques. Par ailleurs, la biomasse nécessaire pour alimenter les usines biologiques peut conduire à l’accaparement de terres et d’eau au Sud, tandis que les ONG redoutent aussi une privatisation du vivant qui va de pair avec cette technologie : des brevets sont en effet déposés pour garantir la propriété des organismes synthétiques.
Source : http://www.novethic.fr, 16 mai 12