Les brèves d'ABioDoc

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Comment éviter les crises alimentaires

Pour la troisième fois en cinq ans, les prix de l’alimentation s’emballent. C’est dans ce contexte que s’ouvre en octobre 2012, à Rome, une nouvelle réunion des ministres de l’Agriculture du G20 sur les prix agricoles : pour Les Amis de la Terre, ces crises à répétition ne sont pas des coïncidences mais répondent à des choix politiques. L’Europe, en particulier, dispose de plusieurs leviers pour aggraver ou soulager les tensions internationales sur le prix des denrées alimentaires. Il s’agit d’abord de la politique de promotion des agrocarburants. Pointée du doigt par plusieurs associations depuis plusieurs années, la Commission européenne accepte de réduire le taux d’incorporation d’agrocarburants par deux. Mais il s’agit encore d’une moitié de trop : la quasi-totalité du maïs cultivé aux Etats-Unis et 60 % du colza récolté en Europe finissent dans le réservoir d’une voiture.

Autre levier, la régulation – c’est-à-dire l’interdiction – de la spéculation sur les denrées alimentaires. Une proposition de texte pour réviser la directive sur les instruments financiers circule au Parlement européen mais comporte de nombreuses faiblesses. L’agriculture doit rester en dehors des marchés financiers. Sous la pression des citoyens, plusieurs banques comme la Deutsche Bank ou Raiffesen ont renoncé à ces pratiques, d’autres continuent : l’Union européenne doit généraliser cette interdiction.

Enfin, pour Les Amis de la Terre, l’Europe doit se doter d’une nouvelle Politique agricole commune plus verte mais aussi plus solidaire, les deux étant étroitement liés. D’après le Programme des Nations Unies pour l’environnement, la perte de calories qui résulte de l’alimentation des animaux par des céréales au lieu de les utiliser directement dans la nourriture humaine représente les besoins caloriques de plus de 3,5 milliards de personnes : réduire la consommation de viande et de produits laitiers est sans doute le moyen le plus efficace pour libérer des terres agricoles dans les pays du Sud et réduire la pression sur des écosystèmes fragiles. Pour aider cette transition, l’Europe doit accompagner les agriculteurs vers la qualité, plutôt que la quantité, en les encourageant par exemple à cultiver de la luzerne ou du pois plutôt que d’acheter des tourteaux de soja.

Contact presse : Caroline Prak : 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43

 

Source : Communiqué de presse Les Amis de la Terre, 15 oct. 12