Les allégations du géographe Pierre Desrochers, selon qui l'achat local en agriculture serait moins avantageux que le système d'échange commercial à grande échelle, font bondir des organisations d'horizons divers. Dans son livre, The Locavore's Dilemma: In Praise of the 10 000 Miles Diet, il affirme qu'à prix égal, il n'y a aucun intérêt économique, social ou environnemental à acheter une denrée produite à proximité plutôt qu'à des milliers de kilomètres. Au contraire, dit-il, cette pratique suscite pauvreté, gaspillage et pertes d'emplois. Alexandre Bancarel, du réseau de l'Agriculture soutenue par la communauté de l'organisme Équiterre, présente certains chiffres concernant le réseau de fermiers de familles d'Équiterre : retombées économiques de 8 millions $ pour le commerce des paniers, et ce, avec seulement une centaine de petites fermes; remise de 45 ¢ par dollar en salaire au fermier, contre 12 en agriculture traditionnelle; soutien à la relève agricole, avec un âge moyen chez les fermiers de 39 ans contre 51 dans l'ensemble des fermes québécoises; création de plus d'emplois, par ferme. L'achat local n'est pas lié uniquement au secteur biologique. Il est d'ailleurs fortement soutenu par le gouvernement du Québec, à travers la campagne Aliments du Québec, et par l'Union des producteurs agricoles, pour lesquels la sécurité alimentaire et le développement des régions constituent des arguments de poids. Le directeur de l'Association des jardiniers maraîchers du Québec, André Plante, estime que l'universitaire banalise l'impact environnemental du transport sur de longues distances. Ici, c'est par camion ou par avion que voyagent les légumes - deux modes de transport coûteux, dit M. Plante. L'agriculture est fortement encadrée sur le plan environnemental, ce qui donne une garantie de qualité à laquelle bien des pays ne peuvent prétendre.
Source : http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/agro-alimentaire/201206/20/01-4536977-a-la-defense-de-lachat-local.php, 21 juin 12