Trois ans après son lancement officiel, le plan Ecophyto 2018 a fait l’objet d’un point d’étape par son Comité national de suivi et d’orientation, le 9 octobre 2012, à Paris. Il a été présidé pour la première fois par un ministre de l’Agriculture, qui a tiré un bilan mitigé du plan. La réduction de l’usage des phytosanitaires n’est pas au rendez-vous, avec une progression de 2,7 % entre les campagnes agricoles 2009-2010 et 2010-2011. Pour autant, de nombreuses actions se sont concrètement déployées dans toutes les régions.
Tout en s’appropriant les objectifs du plan Ecophyto 2018, le ministre entend s’affranchir de messages nationaux pour mieux mobiliser sur le terrain. Les objectifs et les moyens devraient donc être affinés au niveau des grands bassins de production agricole et des cultures. Des indicateurs plus fins sur la quantité de produits utilisés sur des zones bien délimitées et sur leur impact sur l’environnement devraient être finalisés au début de l’année 2013.
Les moyens de lutte biologique et les produits de bio-contrôle, plus soft pour l’environnement, devraient bénéficier de davantage de soutien, au niveau des PME travaillant sur ces produits, mais aussi en allégeant les procédures d’autorisation de mises sur le marché. L’ensemble des acteurs concernés par les produits de bio-contrôle ont signé, à l’issue du Comité national du 9 octobre 2012, un accord cadre actant de leur implication dans la promotion de ces produits.
Deux missions vont par ailleurs être menées pour proposer, au début de l’année 2013, des mesures pour une fiscalité plus incitative à la réduction de l’usage des produits et pour assurer une plus grande professionnalisation et indépendance du conseil délivré par les coopératives et négoces agricoles aux exploitants. Ces structures sont déjà en pleine évolution avec l’acquisition par tous leurs conseillers d’un certificat validant notamment leur maîtrise des méthodes alternatives pour protéger les cultures. Elles devront également être toutes certifiées par un organisme tiers d’ici au 1er octobre 2013, aucun de leurs vendeurs ne pouvant plus avoir une part variable de sa rémunération indexée sur les ventes.
Stéphane Le Foll entend introduire les points sur la fiscalité et le conseil dans la loi sur l’avenir de l’agriculture qu’il projette d’ici à fin 2013.
Source : http://www.campagnesetenvironnement.fr, 12 oct. 12