D’un point de vue qualité nutritionnelle, il n’y aurait pas de différence significative entre les aliments bio et conventionnels. C’est le résultat d’une étude américaine, publié le 4 septembre 2012 dans la revue « Annals of Internal Medicine ».
Pour Claude Aubert, fondateur de l’association Terre vivante, le résumé de l’étude ne rend pas compte du contenu, et les résultats sont mal interprétés. En ce qui concerne la qualité nutritionnelle, l’étude met bien en avant des différences : les produits bio contiennent davantage d’oméga 3, de polyphénols, de vitamine C et de magnésium. C’est l’impact de cet avantage nutritionnel sur la santé de l’homme qui est difficile à mesurer.
L’étude indique par ailleurs que les aliments bio contiennent moins de bactéries résistantes aux antibiotiques. Claude Aubert s’étonne cependant des résultats concernant les pesticides : « ils consacrent une demi-ligne au thème essentiel », indiquant simplement que manger bio réduirait possiblement l’exposition aux pesticides. La diminution de risque de seulement 30 % est à replacer dans son contexte, explique Claude Aubert. En effet, l’épandage aérien de pesticides aux Etats-Unis implique un risque de contamination des produits bio plus élevé qu’en Europe.
Pour en savoir plus sur la réaction de Claude Aubert : http://www.mangerbiocestmieux.fr
Par ailleurs, plusieurs associations bio européennes ont pris position par rapport à ces résultats, dont la Soil Association et l’interprofession bio allemande (BÖLW).
Ainsi, le BÖLW argumente que l’étude s’est uniquement intéressée aux effets sur la santé humaine, sans évoquer les bénéfices de l’agriculture biologique en matière de protection des ressources naturelles et de bien-être animal. « Avoir des aliments meilleurs pour la santé est un bénéfice supplémentaire gratuit, en lien direct avec ces pratiques respectueuses de l’environnement. »
De son côté, la Soil Association critique la faible représentativité des résultats (en raison de la difficulté de mesurer les réels impacts sur la santé humaine) et la portée restreinte pour la situation européenne. En revanche, l’association se réjouit de lire que « …l’étude recommande aux gens de manger bio pour éviter les pesticides ». En effet, selon la Soil Association, de nombreux résultats de l’étude sont très favorables à la consommation de produits bio ».
Sources : http://www.bio-marche.info ; BMI ; http://www.campagnesetenvironnement.fr, sept. 12