Des chercheurs de l'Université de Wageningen ont mesuré les résidus de 76 pesticides dans les sols de 11 États membres de l'Union européenne, pour 6 systèmes de production : céréales, cultures permanentes, tubercules (ex. betterave), cultures industrielles non permanentes, légumineuses à graines et fourrages, légumes. Ils publient leurs résultats dans un article de la revue Science for the Total Environment mis en ligne en novembre (https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969718343420?via=ihub).
Les résultats montrent que seuls 17 % des sols agricoles européens ne contiennent aucun résidu de pesticide, tandis que 58 % d'entre eux ont au moins 2 molécules. Les sols du sud de l'Europe présentent un nombre inférieur de résidus que ceux de l'est. Le sud européen a également davantage de sols fortement contaminés (> 1 mg/kg) et de sols vierges de résidus.
De fortes différences existent également selon les cultures. Ainsi, tous les sols cultivés pour la production de tubercules sont contaminés par au moins un résidu de pesticide et 38 % de ceux dédiés aux fourrages et aux légumineuses. Le glyphosate et ses métabolites, ainsi que certains fongicides à large spectre, sont les plus souvent présents et aux concentrations les plus élevées (jusqu'à 2,87 mg/kg).
La présence d'un mélange de résidus de pesticides dans le sol ressort ainsi comme la norme plutôt que l'exception, dans les sols étudiés. Pour les auteurs, l'effet potentiel des mélanges de résidus devrait aussi être mieux étudié et pris en compte lors de la délivrance des autorisations de mise sur le marché.