Que deviendraient nos ressources alimentaires sans pollinisateurs ? Une collecte et une analyse d’études scientifiques, réalisées par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), permet d’établir une situation globale des menaces agro-alimentaires liées au déclin des pollinisateurs dans le monde.
Cette évaluation fait suite à une précédente analyse de l’IPBES (2016), qui a étudié les rapports écosystémiques entre les pollinisateurs et leur environnement. En effet, plus de 75 % des cultures alimentaires dépendent des pollinisateurs, en grande majorité des pollinisateurs sauvages.
Cette précédente évaluation avait pu déterminer les principaux facteurs mondiaux impactant le déclin des pollinisateurs, soit les modifications de l’habitat et l’agriculture intensive utilisant les produits phytosanitaires. Cette nouvelle consultation d'experts, opérée dans le cadre de la méthode DELPHI, s’est focalisée distinctement sur l’intensité du risque de chaque impact causé par ces facteurs (impact du déficit de pollinisation, de l’instabilité du rendement, etc…), sur chaque continent.
La réduction de la pression exercée par les changements dans les paysages et les produits phytosanitaires a été identifiée comme une priorité politique car ces facteurs sont considérés comme très importants pour la plupart des continents. La perte de la biodiversité des pollinisateurs a été jugée partout comme un risque important, mettant en péril les avantages qu'ils procurent aux humains, tels que les rendements des cultures dépendant des pollinisateurs (un risque sérieux dans quatre des six continents). Et le changement climatique est très susceptible d’interagir dans le temps avec les autres facteurs menaçant les pollinisateurs.
Cependant, le manque de données et de connaissances reste très important pour la majorité des impacts.