Située sur l’archipel des Philippines, l’île de Palawan compte près de 90 000 habitants, dont 20 % appartiennent à trois groupes ethniques principaux : les Tagbanua, les Palawan et les Batak. Depuis 2003, le gouvernement provincial favorise l’expansion des plantations industrielles de palmiers à huile, en écho à l’objectif national visant la plantation de 20 000 hectares de palmiers. En accélérant la vente et l’achat des terres, l’industrie du palmier à huile alimente l’invasion des territoires des communautés autochtones, le déboisement et le changement d’affectation des sols. Vivant principalement de l’agriculture, la pêche et la cueillette, les peuples indigènes voient leur sécurité alimentaire remise en cause.
Implantée dans le sud de Palawan et leader des plantations de palmiers à huile, la joint-venture philippine-singapourienne-malaise PPVOLMI (Palawan Palm & Vegetables Oil Mills Inc.) vend toute sa production à son entreprise soeur, l’API (Agumil Philippines Inc.). A l’avenir, cette dernière devrait transformer plus de 8 000 hectares de terres agricoles en plantations de palmiers à huile. Pour protéger la province de Palawan, classée « Réserve de l’humanité et de la biosphère » par l’UNESCO en 1990, les peuples autochtones ont créé le réseau ALDAW (Ancestral Land/Domaine Watch). Ainsi représentés, ils ont lancé une campagne en ligne (http://www.petitiononline.com) contre l’extraction minière et l’expansion du palmier à huile.
Source : Univers nature, 16 mai 12