Les brèves d'ABioDoc

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OGM et ARN

En 2011, le Pr Zhang de l’Université de Najing (Chine) publiait un article montrant que les petits acides ribonucléiques, appelés ARN micro (ARNmi, ou miRNA en anglais, molécules remplissant une fonction importante de régulateur dans les cellules et intervenant dans la synthèse de protéines), provenant de la nourriture, peuvent interférer avec le fonctionnement génétique d’animaux et d’humains ayant ingéré ces aliments, même cuits.
Réagissant à cette publication scientifique, l’eurodéputée Sandrine Bélier interrogeait en décembre 2011 la Commission européenne, en lui demandant précisément « comment la Commission [allait] prendre en compte l’évaluation des effets des miRNA produits par des plantes génétiquement modifiées (PGM) […], mais aussi au cas où l’expression des miRNA serait perturbée par la ransgenèse ». Car, en effet, les résultats de cette publication amènent à s’interroger sur la manière dont les perturbations métaboliques éventuelles vont être évaluées dans le cas des plantes transgéniques dont la modification pourrait modifier l’expression d’ARNmi, particulièrement dans le cas des plantes transgéniques modifiées pour exprimer des ARNmi (comme la vigne transgénique de Colmar ou le haricot en cours d’autorisation au Brésil). Dans sa réponse faite en janvier 2012, la Commission européenne informait l’eurodéputée qu’elle mandatait l’AESA pour répondre à sa question.
Dans sa réponse, l’AESA reconnaît bien qu’il s’agit d’un problème « d’importance générale concernant les impacts sanitaires de l’alimentation humaine et animale », concernant donc aussi bien les plantes telles que nous les consommons depuis des millénaires (mais pour lesquelles nous disposons d’un recul d’utilisation et avec lesquelles nous avons co-évolué) que les plantes transgéniques telles que commercialisées depuis la fin des années 90 et les plantes qui seront modifiées par de nouvelles techniques de biotechnologie. Mais paradoxalement, la Commission explique qu’elle limitera volontairement l’évaluation des risques associés à ces ARNmi « aux plantes GM dont les modifications d’expression de gènes auront été obtenues par l’utilisation d’ARNmi », ignorant ainsi toutes les autres plantes génétiquement modifiées.
Inf’OGM estime que l’AESA fait clairement le choix paradoxal de reconnaître qu’un point d’importance générale, s’appliquant donc à tous les types de plantes GM, ne sera évalué que pour certaines d’entre elles.
Pour plus d’informations : http://www.infogm.org/spip.php?articles5134

Source : Inf’OGM, mai 12