Le Canada risque bientôt de faire face à une pénurie de produits biologiques en raison d’une baisse soudaine du nombre de producteurs certifiés, avertissent des représentants de l’industrie. Les stocks nationaux de grains biologiques et d’autres produits pourraient commencer à s’amenuiser dès cet été parce que de nombreux producteurs ont quitté l’industrie ces trois dernières années, indique Matthew Holmes, directeur exécutif de l’Association canadienne pour le commerce des produits biologiques. Les niveaux des stocks dépendront en grande partie des conditions météorologiques, dit-il. M. Holmes a indiqué, lors d’un atelier provincial récent sur la commercialisation des produits biologiques, à Winnipeg, que le nombre de producteurs biologiques certifiés au Canada a diminué de 4,5 % entre 2009 et 2010. Cette diminution a été particulièrement marquée dans les Prairies. La raison principale de ce déclin est la flambée des prix des cultures traditionnelles sur le marché, explique M. Holmes. Jusqu’en 2008, les cultures biologiques avaient toujours rapporté un prix supérieur à celui des cultures traditionnelles. Cependant, depuis cette année-là, les prix du blé, du canola, du maïs et d’autres produits sur le marché se sont enflammés et les cultures biologiques ont perdu leur avantage. Parallèlement, la demande de produits biologiques ne cesse d’augmenter. M. Holmes indique que la valeur des ventes de produits biologiques au Canada est passée de deux milliards de dollars en 2008 à 2,6 milliards en 2010. C’est donc dire que de nombreux débouchés s’offriront aux producteurs biologiques dans un avenir proche, fait valoir M. Holmes. « Les producteurs qui sont restés, qui sont toujours certifiés biologiques ou qui viennent de faire la transition vers l’agriculture biologique bénéficieront d’un marché très robuste. » Laura Telford, spécialiste de la commercialisation des produits biologiques au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Initiatives rurales du Manitoba, indique que des débouchés exceptionnels s’offrent aux producteurs biologiques qui restent parce que l’offre sera très restreinte.
Source : http://www.fac-fcc.ca/newsletters/fr/express/articles/20120323_f.asp#story_5, 23 mars 2012