Gestion du mildiou : Quelles avancées dans les stratégies de lutte ?
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Auteur : EUVRARD Robin
Revue : BIOFIL ( ), N° 147 | p. 50-52
Editeur : ÉDITIONS FITAMANT
Le mildiou appartient à la famille des oomycètes, des sortes de « pseudochampignons », qui sont en réalité des algues brunes qui ont perdu leur capacité photosynthétique, les rendant, de ce fait, parasites obligatoirement. Ce pathogène est doté d’un génome presque dix fois plus important que celui des autres pathogènes, ce qui le rend d’autant plus difficile à contrôler. Si toutes les vignes sont capables de réagir à l’entrée de ce pathogène dans leurs tissus, le délai de réaction peut prendre plus ou moins de temps. Ce laps de temps peut être fatal. La résistance de la vigne passe donc par sa vitesse de réponse, qui réside en une série de réactions métaboliques. Le principe de la lutte contre le mildiou est principalement basé sur l’anticipation et la prophylaxie. Des modèles météorologiques permettent d’anticiper les sporulations contaminantes, afin que les viticulteurs puissent traiter dès qu’une période à risque est détectée. Le projet Visa (Sporée aérienne du vignoble, 2020-2023) a pour objectif de mettre en place des modèles de prédiction basés sur le couplage de données météo et de comptages de spores aériennes de mildiou. Les résultats montrent que la capture de spores démarre avant l’apparition des symptômes, ce qui confirme l’attrait pour cet outil de prédiction des risques. Par ailleurs, les moyens de lutte se concentrent sur la phase visible du cycle de ce pathogène, qui se déroule au printemps. Des recherches récentes portent aussi sur sa phase automnale, c’est-à-dire au moment de sa reproduction sexuée (moment de recombinaison génétique qui lui confère sa forte capacité d’adaptation). L’objectif de ces recherches est de perturber la rencontre entre différentes souches, à l’aide de la confusion sexuelle, afin d’empêcher la formation de nouvelles spores. La sélection de cépages résistants et le recours à des traitements alternatifs pour renforcer la vigne (ex : tisanes de plantes) sont d’autres pistes intéressantes pour réduire l’impact de ce pathogène.