IGP Petit épeautre de Haute-Provence : Un fleuron céréalier menacé par « la concurrence sauvage »
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Auteur : POUPEAU Jean-Martial
Revue : BIOFIL ( ), N° 151 | p. 58-59
Editeur : ÉDITIONS FITAMANT
Indispensable à l'équilibre économique de nombreuses exploitations agricoles, l'IGP Petit épeautre de Haute-Provence est menacée par l'arrivée massive sur le marché de lots de petit épeautre banalisés, à des prix bradés. Sa culture représentait 490 ha en 2023, pour 90 producteurs, tous en bio, dans la Drôme, les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse et les Hautes-Alpes. Vincent Clary, de la SAS Bioengrain, explique qu’après récolte, le grain est impérativement trié et décortiqué ; la graine est transformée en farine, pâtes, boulgour, etc. ; les bales sont utilisées comme isolant ou pour la confection de coussins. Etienne Mabille, producteur, témoigne d’une augmentation de la production de petit épeautre (non IGP) dans d’autres secteurs géographiques. Selon lui, la production de petit épeautre sur des sols plus productifs permet d’augmenter le rendement de 18 q/ha pour l’IGP, à 20 voire 30 q/ha hors IGP, autorisant un prix de vente moins élevé. Cela entraîne une saturation du marché, en défaveur du Petit épeautre IGP. Or, le producteur rappelle que le petit épeautre est une des seules cultures qui s’adapte au milieu caillouteux et pauvre de la Haute-Provence, et est donc indispensable à l’équilibre agro-économique des fermes de sa région.