Labioratoire : Il paraît que la prairie réfléchit ?
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Auteur : MISCHLER Pierre
Revue : VOIX BIOLACTEE (LA) ( ), N° 112 | p. 41-43
Editeur : BIOLAIT
L’albédo (ou effet albédo) est la capacité d’un objet à réfléchir la lumière (énergie radiative) du Soleil. Sa valeur est comprise entre 0 et 1, sans unité. Un objet très foncé aura un albédo proche de 0, un objet très clair sera proche de 1. Or, la lumière non réfléchie est absorbée et transformée en chaleur. Ce qui signifie que les objets foncés, à faible albédo, participent à réchauffer l’atmosphère, tandis que les objets clairs à albédo élevé, ont un effet en comparaison « refroidissant ». Favoriser l’effet d’albédo est donc un levier d’atténuation du réchauffement climatique. Pierre Mischler, de l’Institut de l’Elevage, analyse les albédos de plusieurs cultures ; un sol nu est entre 0,05 et 0,15 ; une culture de rente entre 0,15 et 0,20 ; une prairie est entre 0,20 et 0,27. Le projet Casdar Albédo-prairies a pu confirmer ces résultats, grâce à la mesure d’albédo sur 6 fermes, bio et conventionnelles, en herbe. En convertissant l'effet albédo des prairies en équivalent carbone (correspondant à l'énergie renvoyée dans l'espace et à la diminution de l'effet de serre), les fermes ont économisé entre 700 et 800 kg CO2/ha/an grâce à l’albédo, en comparaison d’une ferme de cultures. Ces valeurs d’albédo sont à ajouter à la capacité de stockage de carbone dans le sol des prairies, qui est d’environ 1850kg/ha. Pour finir, Pierre Mischler recommande certaines pratiques pour maximiser l’albédo de l’élevage : privilégier des prairies qui durent à la place des cultures fourragères ; limiter le chargement moyen pour limiter le surpâturage ; couvrir le sol au maximum en intercultures. A noter que ces pratiques sont compatibles avec la recherche d’autonomie fourragère.