Société : Vers une aide alimentaire bio et locale ?
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Auteur : PFIRSCH Marion
Revue : SYMBIOSE ( ), N° 299 | p. 18-19
Editeur : SYMBIOSE
En France, en mai 2023, 16% de la population ne mangeait pas à sa faim, d’après le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie. La demande en aide alimentaire a augmenté de 30%, en conséquence, notamment, de l’inflation des prix alimentaires. En parallèle, 20% de la nourriture produite en France est gaspillée. Plusieurs actions de distribution de denrées alimentaires sont organisées par des associations spécialisées (Banques alimentaires, Restos du Cœur, etc.). Ces produits sont issus : du FEAD (Fond Européen d’Aide aux plus Démunis) ; des invendus, en dons défiscalisables, des supermarchés et des industries agroalimentaires ; ou de dons par des citoyens. Ce système d’aide, en grande partie basé sur le principe de redistribution des invendus, pose problème à plusieurs niveaux : les personnes les plus pauvres n’ont accès qu’à des produits de moindre qualité ; les invendus des industries et de la grande distribution sont gérés gratuitement par des associations bénévoles ; la surproduction des industries est défiscalisée, donc indirectement financée par l’Etat. D’autres outils d’aide, potentiellement plus justes, existent : distribution de repas, bons ou chèques alimentaires, etc. Et d’autres systèmes se développent : épiceries sociales et solidaires, cantines solidaires, AMAP à tarifs différenciés, etc. Pour un agriculteur, après avoir contacté le Centre communal (ou intercommunal) d’action sociale le plus proche, plusieurs solutions existent pour ceux qui souhaitent s’engager dans une démarche d’aide alimentaire : organiser des dons ponctuels, par exemple, en fin de marché ; programmer du glanage solidaire ; ou encore créer un partenariat commercial avec une association d’aide alimentaire. A une plus grande échelle, un projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation est en cours de réflexion et d’expérimentation en France.