Sur cerises et fraises : La lutte contre Drosophila suzukii avance
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Auteur : COISNE Marion
Revue : BIOFIL ( ), N° 154 | p. 35-37
Editeur : ÉDITIONS FITAMANT
Drosophila suzukii est une petite mouche qui ravage les fraises et les cerises. Marc Miette, référent arboriculture à l'Itab et animateur à Agribio 82, explique que le filet reste la solution de lutte la plus efficace sur cerise. Cette solution a été mise en place sur 80% des surfaces bio dans le Tarn-et-Garonne, mais avec un investissement de 40 000 à 60 000 €/ha. Cyril Léglise, producteur bio à Montesquieu (Tarn-et-Garonne), témoigne de la difficulté de produire des cerises bio sans filets. Le spinosad, utilisable en bio sous dérogation annuelle, est efficace contre Drosophila suzukii, mais risque d’être définitivement interdit en bio. Le projet AlterSpino, financé par l’OFB (Office français de la biodiversité), développe des alternatives en bio à ce traitement. Marc Miette explique que l’argile Sokalciarbo, appliquée 3 fois entre mai et juin, a permis de protéger les cerises précoces, mais pas les tardives (variété Regina) ; son application pose, de plus, une problématique de nettoyage après récolte. Le Larvasoil de Biovedas (à 1,5 L/ha) a montré des résultats aléatoires, plus ou moins efficaces selon le contexte. Le projet AlterSpino étudie également l’intérêt des lâchers d’auxiliaires, de type Ganaspis. Vincent Taton, arboriculteur bio dans les Bouches-du-Rhône, a équipé ses 2 ha de cerises avec des filets pour 40 000 €/ha, et a planté 1 ha supplémentaire pour 80 000 €, tout équipement compris (plantation, palissage, filets, bâches anti-pluie). Les filets sont déroulés juste après la floraison et enlevés fin juin. Sur culture de fraises, des essais, menés par le Grab à Avignon, ont montré un intérêt limité de la diffusion d’huiles essentielles (concentrées à 0,1%) contre Drosophila suzukii : 65% des fraises ont été touchées par la mouche, contre 80% chez le témoin. Christophe Lafargue, producteur de fraises bio dans le Tarn-et-Garonne, installe des filets, à la mi-juin, sur ses 6000 m² de tunnels nantais et sur ses 3000 m² de plein champ.