Au cours des deux dernières années, l’Europe de l’Est a connu une grave sécheresse, puis l’Australie s’est retrouvée sous l’eau. La production de sarrasin dans ces deux régions a fléchi, alors même que l’engouement pour les farines sans gluten prenait de l’ampleur. Résultat : la demande pour le sarrasin n’a jamais été aussi forte. Pour la saison 2012, le commerçant en grains biologiques Homestead Organics, dans l’Est ontarien, offre 555 $US la tonne pour le sarrasin conventionnel et 645 $US la tonne pour le sarrasin biologique. La rapidité de croissance du sarrasin lui confère plusieurs usages. Puisqu’il atteint la maturité en 10 à 12 semaines, on peut le semer aussi tard qu’à la fin juin ou au début juillet. L’an passé, des producteurs qui n’avaient pas réussi à semer leur maïs et leur soya rendu en juin, en raison de la pluie, se sont tournés vers le sarrasin. « Pour les producteurs biologiques, le sarrasin est très important dans la rotation, dit Tom Manley. Comme il est très compétitif, il s’agit d’une excellente culture pour réduire la pression des mauvaises herbes. » Le sarrasin aurait la capacité de prélever le phosphate et de le rendre disponible à la culture suivante, dans ses résidus et ses racines en décomposition. Cela profite notamment au soya semé l’année suivante. Si d’une part, les rendements et les revenus du sarrasin sont faibles, d’autre part, les coûts en intrants le sont aussi. Selon Tom Manley, la forte demande pour le sarrasin s’expliquerait aussi par une croissance de la consommation en Chine et une augmentation du nombre de personnes qui souffrent d’intolérance au gluten et qui cherchent des alternatives à la farine de blé.
Source : http://www.lebulletin.com/actualites/forte-demande-pour-le-sarrasin-39709, 29 mars 2012