La Fédération nationale des Safer s'alarme, dans un rapport publié le 30 mai, d'une augmentation de l'artificialisation des sols agraires, qu'elle constate sur l'ensemble du territoire. Divisé par deux entre 2007 et 2014 du fait de la crise économique, l'accaparement des terres reprend depuis 2015.
Le nombre de ventes pour l'extension des villes gagne 22 % en 2016. Les terrains constructibles de moins d'un hectare sont 2,2 % moins chers en 2016 qu'en 2015, et favorisent la construction. La Fédération estime qu'à ce rythme, l'équivalent de la surface agricole d'un département est artificialisé tous les cinq à six ans.
Un grignotage des campagnes lourd de conséquences.
L'artificialisation consiste, dans deux tiers des cas, à bétonner ou bitumer les surfaces, ce qui imperméabilise irrémédiablement le sol, qui devient inutilisable pour l'agriculture, même une fois dégagé. Un tel procédé n'est réversible qu'à de très longues échelles de temps. Or, face aux enjeux alimentaires actuels, l'Europe est déjà en déficit de terres agricoles. Le rapport affirme que le vieux continent importe chaque année l'équivalent de la production d'un cinquième de ses terres agricoles.
Par ailleurs, le changement climatique risque de réduire les rendements et constitue donc un facteur aggravant, d'où l'urgence, selon la Fédération, de mieux protéger les terres agricoles.