À l’occasion de l’assemblée générale et du colloque de la Fnab des 18 et 19 avril 2023, son président est revenu sur les grands défis de la bio aujourd’hui : continuer à développer l’AB, rassurer les consommateurs sur ses garanties, accompagner les producteurs bio les plus touchés par la crise, ou encore le défi de la fertilité des sols et du bouclage des cycles. C’est ainsi qu’ont été présentés, à l’occasion du colloque, les résultats d’une étude prospective, commanditée par l’État, sur l’estimation des besoins actuels et futurs de l’agriculture bio en fertilisants organiques. Qu’en est-il notamment du déficit en fertilisants organiques utilisables en AB (UAB) ? Cette étude a répertorié et cartographié les gisements UAB de MAFOR (matières fertilisantes organiques d’origines résiduaires ou renouvelables, regroupant celles d’origines animales, forestières, urbaines – déchets verts ou tri alimentaire à la source - et industrielles). À ce jour, les Mafor mobilisables en AB pourraient couvrir « entre 90 % et 150 % des besoins nets en azote efficace des cultures bio conduites en France », mais en mobilisant des ressources issues du conventionnel. De plus, le volet prospectif de l’étude montre, quel que soit le scénario retenu : - que l’azote reste le facteur limitant majeur ; - que, dans la majorité des scénarii étudiés, les effluents d’élevages conventionnels restent une ressource prépondérante ; - que les déséquilibres observés à l’échelle nationale sont encore plus criants au niveau régional. Il y a donc un enjeu majeur à travailler sur ces questions de fertilité du sol. Si le défi est d’importance, des solutions sont déjà à l’œuvre, comme le montrent les témoignages de 3 producteurs bio sur leurs pratiques en la matière : arrêt du travail du sol ou du compostage, développement des légumineuses, augmentation de la diversité cultivée, introduction de l’élevage…