Le projet Casdar Proverbial a porté sur la production de jeunes bovins mâles bio (dénommés ici Bouvibio), type broutards alourdis, pour la restauration collective. Des essais ont été conduits sur le site INRAE de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme, et sur la Ferme expérimentale des Bordes, dans l’Indre, pour définir des itinéraires techniques de production pour ces jeunes bovins, abattus, dans les deux cas, à 12 mois. Sur le site d'INRAE, ont été suivis 27 mâles issus de femelles Salers croisées Angus, dont 13 castrés à 2 mois. A la Ferme des Bordes, ont été élevés des mâles limousins non castrés. Elevés dans les deux situations avec leur mère jusqu’au sevrage et à l’herbe, les jeunes bovins ont été finis sur les 3 à 4 derniers mois avant abattage avec l’apport de concentrés type méteil (maximum de 35 % de la ration), plus de l’ensilage à volonté sur la Ferme des Bordes. Les carcasses obtenues sont plutôt légères : de 245 à 264 kg pour les animaux issus de la Ferme des Bordes, de 250 à 285 kg sur le site d’INRAE (285 kg pour les mâles non castrés). La viande est rouge clair et l’engraissement satisfaisant vu l’âge à l’abattage (noté entre 2 et 3). Les résultats montrent un effet positif du croisement avec l’Angus pour une finition plus précoce et un meilleur dépôt de gras. Les mâles castrés ont aussi des dépôts de gras plus importants. Ces essais montrent ainsi que la production de jeunes bovins mâles bio avec peu de concentrés, intéressants pour la restauration collective, est possible : mais cela nécessite une herbe et des fourrages de qualité, aussi bien pour le veau que pour la mère.

Alain Lecat, conseiller bio à la Chambre d’agriculture de la Somme, explique que la pomme de terre bio est produite sur 350 ha dans les Hauts-de-France, principalement sous contrat pour l’industrie (frites, purée). La variété Agria est une pomme de terre très demandée par les transformateurs, mais elle est très sensible au mildiou. Son rendement a atteint difficilement 25 t/ha en 2024, à cause des conditions chaudes et humides et malgré des traitements cupriques maximisés (4 kg/ha). Alain Lecat suit des essais variétaux de pommes de terre bio tolérantes, voire résistantes, au mildiou. Les variétés Lady Jane, Alanis et Otalia ne sont pas impactées par le mildiou si elles sont traitées au cuivre, ou peu affectées lorsqu’elles sont non-traitées. Alain Lecat précise qu’un frein à débloquer pour l’intégration de ces variétés rustiques reste leur acceptation par les transformateurs.

Publiés par l'Itavi, les indices de coût des aliments bio des poulets de chair et des pondeuses sont en baisse, après une période de forte augmentation. En poulets de chair, l’indice est passé de 132,8 en 2022 à 107,5 en juin 2024 ; en poules pondeuses, il est passé de 148,4 en 2022 à 115,9 en juin 2024.

En 2024, en France, les grandes cultures bio d’été ont été impactées par une météo pluvieuse, perturbant le semis, les travaux des champs et la récolte. Elles accusent une baisse de production, jusqu’à -50% par rapport à l’été 2023. Concernant la qualité du blé bio, le taux de protéines est globalement bon (jusqu’à 12), mais les PS sont plutôt faibles.

Drosophila suzukii est une petite mouche qui ravage les fraises et les cerises. Marc Miette, référent arboriculture à l'Itab et animateur à Agribio 82, explique que le filet reste la solution de lutte la plus efficace sur cerise. Cette solution a été mise en place sur 80% des surfaces bio dans le Tarn-et-Garonne, mais avec un investissement de 40 000 à 60 000 €/ha. Cyril Léglise, producteur bio à Montesquieu (Tarn-et-Garonne), témoigne de la difficulté de produire des cerises bio sans filets. Le spinosad, utilisable en bio sous dérogation annuelle, est efficace contre Drosophila suzukii, mais risque d’être définitivement interdit en bio. Le projet AlterSpino, financé par l’OFB (Office français de la biodiversité), développe des alternatives en bio à ce traitement. Marc Miette explique que l’argile Sokalciarbo, appliquée 3 fois entre mai et juin, a permis de protéger les cerises précoces, mais pas les tardives (variété Regina) ; son application pose, de plus, une problématique de nettoyage après récolte. Le Larvasoil de Biovedas (à 1,5 L/ha) a montré des résultats aléatoires, plus ou moins efficaces selon le contexte. Le projet AlterSpino étudie également l’intérêt des lâchers d’auxiliaires, de type Ganaspis. Vincent Taton, arboriculteur bio dans les Bouches-du-Rhône, a équipé ses 2 ha de cerises avec des filets pour 40 000 €/ha, et a planté 1 ha supplémentaire pour 80 000 €, tout équipement compris (plantation, palissage, filets, bâches anti-pluie). Les filets sont déroulés juste après la floraison et enlevés fin juin. Sur culture de fraises, des essais, menés par le Grab à Avignon, ont montré un intérêt limité de la diffusion d’huiles essentielles (concentrées à 0,1%) contre Drosophila suzukii : 65% des fraises ont été touchées par la mouche, contre 80% chez le témoin. Christophe Lafargue, producteur de fraises bio dans le Tarn-et-Garonne, installe des filets, à la mi-juin, sur ses 6000 m² de tunnels nantais et sur ses 3000 m² de plein champ.