L’intégration permet à l’éleveur de poules pondeuses bio de s’approvisionner massivement et à moindre coût en poulettes. Cependant, la production de poulettes en AB est bousculée par l’évolution du cahier des charges, avec ses nouvelles règles en matière de bâtiments, d’accès aux parcours ou encore d’alimentation 100% bio. Or, pour assurer une bonne ponte, les poulettes doivent atteindre un poids suffisant à la fin du cycle de leur élevage, ce qui implique une bonne ambiance en bâtiment, un aliment fractionné en plusieurs phases, le suivi d’un programme lumineux spécifique et une gestion sanitaire rigoureuse, paramètres plus difficiles à piloter avec, par exemple, les nouvelles obligations d’accès à des parcours. Il faut aussi des poulettes en capacité de s’adapter à ces derniers. Dans ce contexte, l’autoproduction de poulettes bio se développe, les éleveurs achetant non pas des poulettes prêtes à pondre, mais des poussins qu'ils élèvent pour devenir leurs futures pondeuses. Ce dossier présente les pratiques d’éleveuses qui ont fait ce choix, leurs motivations et comment elles se sont adaptées. La question de l’avenir des poulettes en filière longue est aussi abordée, à travers le retour d’expérience des deux plus importants opérateurs français du secteur (Selco et Eureden). Pour eux, le nouveau cahier des charges conduit à moins de poulettes produites par élevage, avec des coûts plus élevés et plus d’hétérogénéité dans les lots. Pour répondre à la demande, dans cette situation, ces opérateurs recherchent de nouveaux producteurs de poulettes biologiques.