Comment mieux valoriser les agneaux issus de troupeaux allaitants biologiques, avec une demande, du consommateur ou des filières, qui s'étale toute l’année, avec néanmoins certaines périodes-clés, comme Pâques, alors que c’est une production plutôt saisonnée, avec un pic de vente à l’automne ? C’est sur cette question que travaille le projet Casdar en cours, Revabio, avec comme clé d’entrée la complémentarité, entre bassins de production ou entre types de systèmes. Ainsi, le nord de la France a plutôt tendance à commercialiser ses agneaux au cours du second semestre et le sud plutôt au cours du premier. Or, pour répondre à la demande de produits plus locaux, il existe un intérêt à développer la complémentarité entre systèmes au sein d’un même bassin. Aussi, dans Revabio, sont étudiés les divers leviers mobilisés dans les fermes, comme la contre-saison (agnelage d’automne pour les races qui dessaisonnent), l’avance de saison ou encore le report (des agneaux nés au printemps pour être vendus au printemps suivant). Deux éleveurs témoignent de leurs pratiques, l’un en Loire-Atlantique qui a notamment recours au report, dans une logique d’articuler filière longue et vente directe, et l'autre en Hautes-Alpes, qui dessaisonne avec quatre périodes d’agnelage sur l’année. Dans tous les cas, produire tout au long de l’année sous-entend un surcoût. Les premiers résultats de Revabio, à confirmer, montreraient que ce surcoût serait de l’ordre de 5 euros par kilogramme de carcasse. Ainsi, maîtriser les coûts de production est un élément-clé avec, en premier lieu, la maîtrise de la consommation de concentrés. Optimiser la valorisation de l’herbe, en particulier via le pâturage, est aussi un point majeur.