L’agroforesterie se développe aussi en viticulture bio. Il s’agit d’implanter des haies, des arbres et des bosquets au bord des parcelles, voire dans les interrangs. Le choix du système agroforestier (structure, essences, etc.) dépend des conditions pédoclimatiques et des besoins de la parcelle. La présence de l’arbre va modifier les conditions climatiques, abaissant la température moyenne sous la canopée, limitant le risque de gel, mais va aussi apporter de l’ombrage qu’il faudra maîtriser pour éviter la concurrence avec la vigne. L’arbre pourrait aussi améliorer le bilan hydrique grâce à un effet de pompe des eaux profondes. Quant à l’azote, une éventuelle concurrence avec la vigne est possible, mais est encore débattue. L’arbre peut aussi être une source de diversification de produits (fruits, bois d’œuvre, etc.). Sur le domaine de 16 ha Emile Grelier (33), Benoit Vinet entretient 12 ha plantés avec 70-80 arbres/ha. Il s’agit principalement d’arbres fruitiers plantés jeunes, conduits en hauteur pour faciliter la mécanisation des vignes et à durée de vie longue. Sont présents également des arbres champêtres, taillés en têtard pour laisser passer la lumière. Erwan Masse possède 3 ha de vignes en Ardèche, sur lesquels il implante des arbres fruitiers (pommiers, cerisiers, pêchers, etc.) avec une forte densité : 120 à 150 arbres/ha. En complément, il sème des couverts végétaux dans les interrangs. Il n’irrigue pas et espère faire venir des oiseaux et des chauves-souris. Damien Barreau, du Domaine de Pajot (32), et Mathieu Deiss, du domaine Marcel Deiss (68), témoignent également sur leur conduite en agroforesterie.