Plusieurs agriculteurs biodynamiques sont installés sur l’île de la Réunion. Ils doivent adapter la méthode au climat tropical, en recherchant parfois localement les espèces pouvant remplacer les plantes européennes dans les préparations, favorisant ainsi leur autonomie. Philippe et Sophie Lucas sont installés au Tampon, et produisent de la canne à sucre et des fruits. Philippe est très investi dans le développement agricole de son territoire. Dans Hauts de Saint-Joseph, à 1100m d’altitude et en bordure de la forêt primaire, Gregory, Nicolas et Jean-Daniel ont créé un jardin (Les tisanes du volcan de la crête), dans lequel ils produisent des plantes médicinales, qu’ils vendent en tisanes principalement, mais aussi en sirops. Olivier Salerno a mis en place un jardin expérimental et de conservation à la plaine des palmistes, à 1200m d’altitude. C’est dans les Hauts de l’Ouest, à Bras Canot, qu’a été créée la réserve naturelle des Treize Dragons, dans laquelle l’approche biodynamique est développée. Toujours à Bras Canot, Blandine Gilles s’est installée sur une parcelle d’un hectare et produit des espèces indigènes, tant fruitières que médicinales, ainsi que des légumes et des volailles. Au Bas de Saint-Paul, se trouvent les Jardins de Fond Imar, atelier et chantier d’insertion.

Gaëtan est éleveur et transformateur de porcs bio sur la ferme des Cochons d’Antan (44). Il s’est installé en 2019, hors cadre familial, sur 33 ha. Il gère 18 truies et 2 verrats, de race Porc Blanc de l’Ouest. Il explique le fonctionnement de son atelier de transformation. Il a, au préalable, suivi une formation de 4 semaines en CFPPA. Dès son installation, il a investi dans un laboratoire de 60 m², pour 100 000€, composé de plusieurs chambres froides, d’un groupe froid, d’une cuisine, d’un séchoir, etc. Son équipement polyvalent (hachoir adaptable, four programmable, etc.) lui permet de diversifier et d'optimiser sa production. Son activité de transformation est rythmée de manière hebdomadaire : 1 lundi sur 2, il amène 2 ou 3 cochons à l’abattoir (soit 1,5 transformé par semaine) ; il compte 1 heure et demi pour désosser une carcasse ; le mercredi après-midi, il gère les produits cuits ; le jeudi, la transformation est finalisée, en fonction des commandes en ligne des clients ; après mise sous vide, les produits sont vendus entre le vendredi et le samedi, en direct à la ferme. Au total, 90% des produits vendus sont précommandés en ligne. En plus du bouche-à-oreille, Gaëtan organise des évènements sur sa ferme pour attirer de nouveaux clients. Au niveau règlementaire, Gaëtan n’a pas besoin d’agrément sanitaire car il vend dans un rayon de 80 km et directement au consommateur. En revanche, il a déclaré son activité à la DDPP et il suit les pratiques d’hygiène du « Paquet Hygiène » (2006) de l’Europe, en s’appuyant notamment sur les guides de bonnes pratiques d’hygiène, du gouvernement ou de l’IFIP. Concernant la qualité de la viande bio, l’Itab met en avant, en premier lieu, la qualité éthique d’une viande bio, respectueuse de l’environnement et du bien-être animal. De plus, une étude comparative de l’IFIP (2023) suggère que la viande de porc AB est notamment plus persillée que les viandes non AB.

Anciens agriculteurs, André et Annette Anckière produisent, dans leur jardin en biodynamie, en Hauts de France, 85% de leurs besoins en fruits et légumes. Sur environ 3000 m2, ils cultivent un potager (400 m2 en pleine terre et 110 m2 sous tunnel), 500 m2 principalement en céréales (pour les poules) et le reste du terrain est en verger et en prairie. Le couple décrit ses pratiques (engrais verts ou tapis de feuilles mortes l’hiver, préparation du sol au printemps et épandage de la préparation 500, répartition du travail entre eux, suivi du calendrier biodynamique, utilisation de la prêle, réalisation d’un dynamiseur…).

La Ferme de Bellevue, dans le Morbihan, est une ferme en bovins lait bio, gérée par 4 associés. Elle couvre 130 ha, conduits suivant un modèle extensif, mis en place par la précédente génération d’éleveurs. Le troupeau est composé de 50 vaches conduites en croisement 3 voies, mêlant Prim’Holstein, Normandes et Montbéliardes. La ferme produit également du sarrasin et du blé pour l’alimentation humaine. Le lait est en partie valorisé en fromage, avec une production annuelle qui a largement augmenté depuis quelques années : passant de 40 000 litres de lait transformés en 2014 à 130 000 litres en 2024. L’atelier fromage emploie une salariée à temps plein. Les produits sont commercialisés en vente directe sur des marchés, dans des magasins de producteurs, ou dans une Biocoop. Les associés, comme leurs prédécesseurs, sont bien ancrés dans le réseau local, à travers le GAB56, Biolait, la Confédération paysanne, etc. La ferme est également un lieu de rencontre et culturel, avec l’organisation de nombreux événements, plus ou moins liés à l’agriculture bio : un festnoz dédié à la langue bretonne, la Fête de la Culture Paysanne, etc. Ces événements sont coûteux en temps et en énergie, mais permettent d’attirer du monde sur la ferme et de maintenir un lien social fort. D’autres projets sont en réflexion, notamment la mise en place d’une scène de théâtre-cirque-musique durant l’été.

Cet article revient sur quelques innovations destinées à la viticulture et présentées à l'occasion du Sival 2024 (Salon international des techniques de productions végétales). La société Actisol a fait part de ses innovations sur ses tondeuses Eolys et sur son outil polyvalent Stell'Air. Elle développe également une tête de coupe en couteaux lanières. De son côté, Cap 2020 a présenté sa station météo modulable Hub MetIS. DM'Agri a développé Foschia, une machine qui crée un brouillard artificiel et grâce à laquelle peuvent être épandues deux solutions : Nebbia cold, pour protéger la vigne du gel, et Nebbia summer, pour protéger la vigne d'un stress hydrique. L'entreprise Mycea propose des biostimulants sur mesure, produits à partir d'endomycorhizes présents sur la parcelle à traiter. Les actions de recherche et développement de Mycea portent aussi sur le biocontrôle. Solemat propose de nombreux outils fabriqués en France : rotofil, fraise, butteuse/débutteuse... Syndev a présenté son application digitale SynApps, qui vise à accompagner le viticulteur dans ses choix pour l'application de biostimulants, application qui sera déployée en viticulture en 2025.